mercredi 29 octobre 2025

Palm strikes chain

 



Un sujet passionnant : les chaînes de frappes avec la paume (palm strikes chain). C’est un univers martial très riche, qu’on retrouve autant en karaté, qu’en kung fu, en aikidō appliqué ou même en self moderne.
Je vais te le déplier en trois parties :
1. Qu’est-ce qu’une palm strikes chain ?
Il s’agit d’un enchaînement rapide et continu de frappes avec la paume (teishō uchi 手掌打ち en karaté, zhang fa 掌法 en kung fu).
L’idée n’est pas un coup unique, mais une cascade de paumes, connectées par le centre du corps (hara/dantian), utilisant le relâchement et la fluidité pour générer un débit constant d’impact.
Zone de frappe : paume entière, base de la paume (talon), parfois aussi le tranchant intérieur.
Cibles : menton, nez, tempes, plexus, sternum, côtes, nuque, aine, articulations.
Principe : chaque paume prépare la suivante, comme une vague qui en pousse une autre. Pas d’arrêt, pas de tension figée.
2. Applications en self-défense
Une chaîne de paumes est redoutable car elle combine sécurité pour la main (contrairement au poing), puissance générée par le corps entier, et effet de saturation psychologique sur l’adversaire.
Défense immédiate :
Blocage avec une paume → frappe ascendante au menton → paume horizontale sur le nez → paume descendante sur la clavicule.
Contrôle + frappe :
Teishō uke (parade avec la paume) se transforme en empi-uchi (coup de coude) puis redevient une paume vers la gorge.
Effet de rafale (enchaînement chainé façon Wing Chun) :
On sature l’adversaire de frappes rapides sur les lignes centrales (sternum, menton, nez) jusqu’à briser sa garde et sa volonté.
Énergie explosive (fa jin) :
Chaque paume peut projeter ou repousser : projection du buste, déséquilibre avant, puis paume finale pour finir.
3. Différentes écoles et styles
Karaté (Shotokan, Shitō-ryū, Gensei-ryū)
La paume (teishō) est souvent unique, mais certains maîtres (Asai sensei, Mabuni) enchaînaient plusieurs paumes avec rotations de hanches et tai sabaki.
Exemple : teishō uke → teishō ate → gedan teishō comme une vague descendante.
Kung Fu (Wing Chun, Hung Gar, Grue blanche, Tai Chi martial)
C’est là qu’on voit les plus belles chains.
Wing Chun : chain palm strikes directement sur la ligne centrale, façon chain punch mais avec la paume ouverte.
Hung Gar : paumes puissantes, descendantes et montantes, liées à des cris (kiai / fa sheng) pour écraser l’adversaire.
Tai Chi (Grue blanche, Chen) : paumes spiralées (lie, cai, zhou) qui ne frappent pas seulement, mais projettent et déstructurent.
Aikidō / Daitō-ryū
Les paumes ne sont pas frappées en rafale, mais utilisées en chaîne comme flux de contrôle : chaque paume guide, colle, projette, parfois en frappant légèrement (atemi) pour déséquilibrer avant la projection.
Self-défense moderne (Krav Maga, Systema, MMA adapté)
Les instructeurs préfèrent la paume au poing : plus sûre, plus rapide.
On retrouve des bursting chains : séries de paumes sur le visage et le corps, combinées avec coups de genoux et projections.
✨ En résumé :
La chaîne de paumes est une stratégie fluide, continue, qui peut être explosive (karaté, kung fu) ou collante et contrôlante (aikidō, tai chi).
C’est à la fois une arme douce mais brutale : douce car elle protège la main, brutale car elle peut briser la garde et saturer en un instant.

2 commentaires:

  1. L'adversaire imaginaire
    Le kata, c’est effectivement un combat imaginaire – l’adversaire invisible qu’on sculpte avec notre corps. Mais rien n’interdit d’aller plus loin : de donner une forme, une personnalité à cet adversaire.
    Si tu choisis d’imaginer une grue blanche (白鶴, Bai He / Haku Tsuru), tu ouvres un champ immense :
    🪶 La légèreté : chaque technique devient une extension des ailes, les bras qui s’élèvent, se plient, se déploient. Le kata prend une dimension aérienne, où l’on “flotte” entre les appuis.
    ⚖️ L’équilibre instable : comme l’oiseau sur une patte, le corps s’entraîne à rester enraciné même dans des positions hautes, parfois précaires. Cela développe la sensibilité des appuis et la connexion hara – sol.
    ⚡ La soudaineté : la grue blanche ne frappe pas par force brute mais par vitesse, précision, angles imprévus. Les coups de bec (ippon nukite), les ailes qui se ferment (empi, haishu uchi), ou l’éventail qui balaie (kake uke) deviennent des outils subtils.

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  2. La fluidité : comme un oiseau au bord de l’eau, chaque mouvement peut naître de l’attente, du relâchement, pour exploser d’un coup.
    En kata personnel, imaginer un tel adversaire c’est :
    non plus affronter un “ennemi générique”, mais dialoguer avec une énergie, une essence. On ne combat pas seulement un humain, mais une forme d’esprit martial.
    C’est ce qu’on retrouve dans certains koryū d’Okinawa et du Fujian : la grue blanche devient à la fois adversaire et maître intérieur.

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