mercredi 29 octobre 2025

「共鳴十八手」Kyōmei Jūhappō

 


「共鳴十八手」Kyōmei Jūhappō
(共鳴 = kyōmei = résonance, 十八 = jūhachi = dix-huit, 手 = te = mains/techniques)
→ “Les 18 mains de la résonance”.
Ce nom exprime à la fois :
la structure en 18 mouvements,
les 6 effets de résonance (six fois trois techniques),
et l’idée que chaque triplet vibre et amplifie l’énergie précédente, comme une onde martiale.
Voici le déroulement complet du kata Kyōmei Jūhappō – 共鳴十八手 écrit comme un kata officiel, avec déplacements, directions, respirations et kiai. Je vais le présenter de façon claire pour que tu puisses le pratiquer comme un vrai enchaînement.
Kata Kyōmei Jūhappō – 共鳴十八手
(Les 18 mains de la résonance)
Yoi (préparation)
Position naturelle, mains le long du corps.
Inspire profondément, centre-toi dans le hara.
Annonce intérieure : « Kyōmei Jūhappō ».
Triplet 1 – Gedan Barai (résonance descendante)
Tourne à gauche → zenkutsu dachi, gedan barai (ichi).
Même position, même côté → gedan barai (ni).
Même côté → gedan barai avec plus de profondeur (san).
(Respiration : souffle court et tranchant sur chaque barai)
Triplet 2 – Oi Tsuki (résonance linéaire)
Avance vers l’avant → oi tsuki chudan en zenkutsu dachi (ichi).
Avance encore → oi tsuki chudan (ni).
Avance encore → oi tsuki chudan avec kime prolongé (san).
(Résonance : chaque tsuki prolonge l’onde du précédent, respiration cadencée)
Triplet 3 – Soto Uke (résonance latérale)
Tourne à gauche, ouvre en kiba dachi → soto uke gauche (ichi).
Tourne à droite en kiba dachi → soto uke droit (ni).
Reviens au centre en kiba dachi → soto uke gauche (san).
(Résonance latérale gauche-droite-centre, respiration en oscillation fluide)
Triplet 4 – Mae Geri (résonance ascendante)
Avance jambe avant → mae geri chudan, pose en zenkutsu dachi (ichi).
Avance encore → mae geri chudan, pose en zenkutsu (ni).
Avance encore → mae geri chudan avec extension complète (san).
(Résonance montante, souffle explosif sur chaque geri)
Triplet 5 – Age Uke (résonance montante)
Depuis zenkutsu → age uke gauche (ichi).
Avance jambe droite en zenkutsu → age uke droit (ni).
Avance jambe gauche en zenkutsu → age uke gauche avec kime prononcé (san).
(Résonance ascendante comme une cloche frappée trois fois, souffle montant)
Triplet 6 – Teishō Uke (résonance frontale en kiba dachi, comme dans Jion)
Ouvre à gauche en kiba dachi → teishō uke gauche (ichi).
Ouvre à droite en kiba dachi → teishō uke droit (ni).
Reviens au centre en kiba dachi → teishō uke avant avec KIAI (san).
(Résonance frontale maximale, onde qui traverse du sol à la paume, souffle libéré par le kiai)
Fin du kata
Ramène les pieds en heisoku dachi, mains au côté → yoi.
Expire longuement, calme la vibration.
Incline légèrement la tête → retour au silence.
Caractéristiques pédagogiques
6 directions énergétiques : bas, avant, latéral, montant, ascendant, frontal.
6 résonances : chaque triplet amplifie la vibration du corps et de l’esprit.
18 mouvements : comme un cycle complet (6 × 3).
Double kiai possible : au dernier oi tsuki (mouvement 6) et au dernier teishō uke (mouvement 18).

5 commentaires:

  1. Utiliser la résonance .
    Voici un article technique et martial sur le principe de résonance appliqué aux arts martiaux et aux katas.
    L’effet de résonance dans les katas et le combat
    1. La résonance : principe physique
    En mécanique et en physique des ondes, la résonance est le phénomène par lequel un système soumis à une excitation périodique voit son amplitude augmenter si la fréquence de l’excitation correspond à sa fréquence propre.
    La formule simplifiée est :
    A(\omega) = \frac{F_0/m}{\sqrt{(\omega_0^2 - \omega^2)^2 + (2 \zeta \omega \omega_0)^2}}
    = fréquence propre du système
    = fréquence de l’excitation
    = coefficient d’amortissement
    = amplitude résultante

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  2. Quand , on a une amplification maximale : le système « entre en vibration » avec l’excitation.
    2. Application au corps humain et au combat
    Le corps est un système mécanique complexe, composé d’os (structures rigides), de muscles (ressorts), de tendons (amortisseurs), et de fluides internes (masses oscillantes).
    Quand tu enchaînes plusieurs frappes identiques (ex. trois gedan barai, trois oi tsuki, trois mae geri), tu recrées une stimulation périodique qui « excite » à la fois :
    ton propre corps (rythme, souffle, connexion fascia/dantian),
    et celui de l’adversaire (zone frappée, déséquilibre, système nerveux).
    Chaque frappe génère une onde de choc qui se propage dans :
    le sol (via l’ancrage et le hara),
    ton axe corporel (ondes montantes ou descendantes),
    l’adversaire (vibrations tissulaires, perturbation de l’équilibre).

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  3. À la troisième frappe, la résonance devient maximale :
    ton corps est parfaitement calé dans le rythme (efficacité énergétique),
    l’adversaire reçoit la même vibration répétée, amplifiant l’effet destructeur ou de déstabilisation.
    3. Dans les katas : la règle des trois
    Si tu observes bien, beaucoup de katas (Shotokan, Shito-ryu, Goju-ryu, etc.) répètent une technique trois fois :
    Heian Shodan : trois âge uke– trois oi tsuki
    Bassai Dai : trois uchi uke
    Tekki Shodan : trois mouvements latéraux identiques
    Sanchin : trois respirations frappées
    Dans beaucoup de kata: 3 shuto uke, 3 teisho , 3 gyaku tsuki, ....
    Pourquoi trois ?
    Une seule frappe : diagnostic, tester le terrain.
    Deux frappes : ajustement, stabilisation.
    Trois frappes : amplification, déclenchement de la résonance, effet maximum.
    C’est exactement comme pousser une balançoire : la première poussée initie, la deuxième règle la fréquence, la troisième met en résonance.

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  4. 4. Utilisation en combat
    En kumite ou en self-défense, tu peux volontairement utiliser ce principe :
    Triplet offensif : répéter trois frappes sur la même ligne (ex. trois gyaku tsuki au plexus) – la première ouvre la garde, la deuxième déséquilibre, la troisième « casse » la structure.
    Triplet défensif : trois blocages identiques (gedan barai, soto uke) créent un rythme qui absorbe et neutralise.
    Résonance psychologique : la répétition perturbe l’adversaire, qui attend une variation ; la régularité crée un effet de saturation.
    Le secret est le timing : chaque frappe doit être calée sur la « fréquence propre » de ton corps et de ton adversaire.
    Trop rapide = pas de charge accumulée.
    Trop lent = perte d’énergie.
    Juste calé = accumulation + amplification.

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  5. 5. Exemple mécanique appliqué
    Imagine que ton gyaku tsuki est un oscillateur harmonique avec une fréquence propre de 1,2 Hz (rythme naturel de ton corps en explosivité).
    Si tu frappes trois fois à 1,2 Hz, tu alignes tes frappes avec ta fréquence optimale → chaque impact est plus lourd, plus profond, avec moins de dépense énergétique.
    Si tu frappes à 0,8 Hz ou 1,5 Hz, tu perds en résonance et en efficacité.
    En kata, le rythme codé par le sensei (ex. les trois oi tsuki dans Heian Shodan) est précisément une mise en résonance pédagogique : tu apprends à « sentir » le tempo juste qui amplifie l’efficacité.
    6. Conclusion
    L’effet de résonance, utilisé consciemment, transforme la répétition en amplification.
    Dans le kata : c’est une pédagogie rythmique pour apprendre à caler corps, souffle et esprit sur une fréquence optimale.
    En combat : c’est une arme qui permet de déstabiliser et de détruire en frappant trois fois, non pas par hasard, mais pour exploiter la mécanique ondulatoire du corps humain.
    Le karatéka devient ainsi un oscillateur martial : chaque frappe est une onde, et la répétition contrôlée crée une résonance destructrice.

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